Fenêtre sur la peur, Dean Koontz.

Fenêtre sur la peur est un roman que j’attendais impatiemment : c’est la suite des aventures de Jane Hawk. Mes avis sur les précédents tomes sont ici : La Chambre des murmures, L’escalier du Diable, La Porte interdite. (Notons que je n’ai pas lu le premier roman, Dark Web, mais vous pouvez allez lire l’avis de mon amie Clémence du blog YouCanRead ici sur ce tome 1. Je me faisais une joie de savoir enfin si Jane parviendrait à faire triompher le bien.

De nouveaux personnages viennent nourrir ce tome. Un jeune cinéaste visionnaire devient la proie d’un milliardaire à la tête du mouvement arcadien, un hacker de génie s’infiltre dans les bases gouvernementales pour récupérer des informations clés, le fils de Jane est aux prises de nouveaux ennemis – que le hasard met sur sa route et celle de ses protecteurs -, Jane est plus déterminée que jamais à révéler les magouilles des puissants.

Une fois de plus, ce qui m’a frappée, c’est la facilité avec laquelle je me suis remise dans le bain de cette saga. Il est très facile de se remémorer les personnages, leurs liens, les rappels sont faits au bon moment avec intelligence, rendant la lecture fluide. J’ai adoré retrouver Travis et Cornell ainsi que leur protecteur, monsieur Riggowitz : ils forment un trio attachant et doux, aussi atypique que drôle et touchant. Jane retrouve des alliés que nous avons aimé voir – Dougal et Vikram notamment- dont la loyauté est sans borne, fort heureusement pour elle. Le noyau dur autour de nos héros est un vrai bonheur. Pour autant, les rappels se font parfois un peu trop insistants et j’ai eu le sentiment d’être prise pour une idiote parfois à trop vouloir me mâcher le travail : un seul rappel est suffisant à mon sens. Il me semble que ce détail m’avait déjà agacée dans le tome précédent.

Nous suivons plusieurs fils du récit qui se rejoignent bien évidemment : les mésaventures du cinéaste Tom Buckle qui est très naïf au début, osons le mot ; les aventures de Vikram et de sa famille, qui font preuve d’un peu moins de naïveté mais d’une témérité qui confine à l’absence totale d’instinct de conservation ; et les aventures de Jane. L’ensemble est efficace et nous tient en haleine, surtout la chasse à l’homme engagée par Tom Buckle. J’ai adoré aussi découvrir la complexité du plan de Vikram pour aider Jane. Cependant, il y a parfois des détails informatiques techniques, des détails sur les bases de données que j’ai lues en diagonale parce que cela ne me parlait pas du tout. De même, les exactions des Arcadiens – celles des puissants au sommet de la chaîne comme celles de leurs petites mains rêvant d’ascension dans le mouvement – sont parfois redondantes et lassent un peu. Deux de ces petites frappes m’ont particulièrement agacée sur le long terme avec leurs considérations vestimentaires, leur obsessions pour la mode et le luxe. Un peu, cela aurait été, mais là, c’était trop : trop de marques citées, trop de bla-bla, j’ai davantage eu l’impression d’un catalogue de marques de luxe que d’un thriller lorsque c’était leur tour d’être mis en avant, et cela m’a profondément déplu, d’autant que cela ne fait absolument pas avancer le récit. C’est un point de détail, bien entendu, et je pense que ce bémol m’est très personnel.

Comme à chaque fois avec cette saga, le montage romanesque fonctionne parfaitement. L’alternance des chapitres et des fils conducteurs du récit nous garde en haleine, dynamise le récit, crée une tension efficace. Dean Koontz sait intriguer et passionner son lecteur. Ce tome est donc dans la droite lignée des précédents : un suspense bien présent, des personnages bien campés, une urgence palpable, des dangers qui pèsent sur chacun de nos personnages comme une épée de Damoclès. Aucun temps mort, aucun élément inutile dans le corps de l’action.

La galerie de personnage est une fois de plus impressionnante : autant les petites frappes sont pénibles parce qu’elles sont un peu caricaturales, autant Tom Buckle est passionnant par son évolution, de grand dadais naïf, il devient un opposant rusé et déterminé, il trouve des ressources insoupçonnées qui réjouissent le cœur. Le milliardaire Hollister est aussi détestable qu’intéressant : sa folie des grandeur, sa cupidité, sa soif de pouvoir, sa descente aux Enfers, tout concourt à nous montrer un homme ivre de rage et de pouvoir, dont les limites sont inexistantes et dont la santé mentale s’effondre peu à peu, rongée par sa propre folie. De plus, Dean Koontz complexifie encore les choses puisque les alliés d’un jour deviennent les ennemis de demain, forçant Jane à faire preuve de toujours plus de lucidité.

La chute du roman est tout à fait inattendue et savoureuse. J’ai adoré. Je n’aurais pas pensé que cela prendrait cette direction, et pourtant, c’est d’une efficacité redoutable. Cela clôt parfaitement les multiples aventures précédentes et cela a le bon goût de garder une vraie complexité. Pas de coup de baguette magique, pas de retour miraculeux en arrière. Nous avons une fin avec un petit arrière-goût amer, malgré les éléments positifs, une fin dont les personnages essaient de tirer le meilleur parti et qui colle parfaitement à l’atmosphère sombre et pessimiste de la saga.

Ainsi, j’ai beaucoup aimé ce volet supplémentaire. J’ai adoré retrouver Jane et ses alliés et voir enfin le point d’orgue atteint, trouver une chute satisfaisante et nuancée, découvrir sous un nouveau jour des personnages déjà entraperçus. Pour autant, quelques tics d’écriture m’ont dérangée, mais j’aurais presque envie de dire que lorsqu’on arrive au 5e tome d’une saga, cela n’est pas rare. Rien de rédhibitoire donc : je suis absolument ravie de ma lecture.

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