
Le Chat qui venait du ciel est un roman qui attendait depuis longtemps dans ma pile à lire. Je l’avais même en deux éditions puisqu’on me l’avait offert alors que je l’avais déjà acheté. J’ai donc à on trou offert mon édition poche et j’ai gardé cette édition illustrée.
Ce roman raconte l’histoire d’un jeune couple qui emménage dans le pavillon d’une ancienne demeure japonaise. Ils ne savent pas encore que les voisins adopteront un chat, un petit chat frêle, et que leur vie en sera transformée, tant l’animal et le jardin semblent ne faire qu’un, s’entourant l’un et l’autre de mystère et de douceur.
La version illustrée est vraiment adorable : des pattes de chats jalonnent les pages, des petites mises en scène de Chibi jouant, regardant quelque chose, de son petit nid avec son assiette et son poisson. Ce sont autant de petites douceurs qui font écho au texte et qui réchauffent le cœur du lecteur.
Les passages évoquant Chibi sont tendres et mignons : ce petit chat tricolore choisit ses maisons. Dans l’une, il a une famille, il veille sur un petit garçon ; dans l’autre, il se trouve un couple d’adoption, il festoie avec quelques poissons grillés, dort dans un petit carton douillet. Ce chat a une double vie, d’une certaine façon. Il choisit ses humains et en même temps, se libère de ses entraves en ne choisissant vraiment aucune des deux familles. Il fait pourtant le bonheur de tous : du couple sans enfant qui guette ses apparitions, qui lui aménage des passerelles et qui le surveille ; et de la famille du petit garçon qui l’a adopté et qui prend soin de lui. Chibi est donc un chat aimé et attendrissant, un chat au caractère affermi que l’on aimerait malgré tout mieux connaître, car, de fait, nous ne savons vraiment que ce que le couple sans enfant sait. Le reste garde une part de mystère et n’est qu’une interprétation des paroles que l’on entend par-delà la clôture.
Malheureusement, cela n’ a pas suffit à mon bonheur livresque. Je suis restée à la surface de ce roman, sans qu’il ne parvienne à réellement me toucher. Plusieurs fois, j’ai cru que je tenais le bon bout et qu’enfin, le déclic allait avoir lieu, mais non, rien. La narration se fait parfois mi philosophique, mi contemplative, décrivant longuement le jardin de la grande maison, l’état d’esprit de tel ou tel personnage et ce sont autant de moments de pauses, où le récit est en suspens, hors du temps mais aussi hors de toute action. Les apparition de Chibi – de ce petit chat solaire – sont des éclairs de douceur bien trop épars pour réchauffer durablement le cœur, bien trop épars pour qu’une complicité réelle se noue avec nous, lecteur. Je comprends bien le bonheur de ce couple qui accueille le chat des voisins, leur respect de l’animal et de leurs voisins – puisqu’à aucun moment ils ne cherchent à garder ce chat pour eux ; mais, au même instant, nous n’avons qu’une histoire partielle : l’attente de l’apparition de Chibi, des considérations sur les maisons, le quartier, l’agencement des jardins, et des petites épiphanies de bonheur partagé avec le chat. Cela s’est avéré trop maigre pour que j’adhère. Il m’en aurait fallu plus. De même, les dernières pages me laissent sur ma faim : le drame, le deuil m’ont émue bien sûr, mais bien moins que je ne l’aurais cru. L’apparition d’une famille chat à la fin ne permet pas non plus de tisser du lien et de partager assez à mon goût. Je suis restée à la surface de ce livre, c’est bien la formule qui correspond. Et j’en ressors infiniment frustrée car l’objet livre me promettait un voyage bien plus beau. Mais ce n’est pas grave. Cela ne préjuge en rien de ses qualités. Ce roman n’était juste pas fait pour moi. C’est donc l’histoire d’un rendez-vous manqué.
Ainsi, je suis déçue par cette lecture. J’attendais plus de ce roman, j’attendais une vraie relation nouée entre les humains et le chat, j’attendais plus d’émotions, plus de douceur encore. Malgré tout, je suis certaine que Ce chat qui tombait du ciel sera le rayon de soleil d’autres lecteurs là où il n’a été que ma fugitive éclaircie. Peut être aurais-je dû lire ce roman avant de lire Les Mémoires d’un chat de Hiro Arikawa, que j’avais adoré (et que je recommande!), peut être avais-je juste trop d’attentes, je ne le saurai jamais.