Le Lagon noir, Arnaldur Indridason.

le lagon noir       Cela fait des années que je me promets de lire les romans d’Arnaldur Indridason, et puis, je reporte, la bibliothèque débordant d’ouvrages. Finalement, par la force des choses, j’ai lu mon premier. Cette lecture restera gravée dans ma mémoire à cause des circonstances, et je ne relirai sans doute jamais ce roman pour cette raison, mais je lirai assurément d’autres livres de l’auteur.

       Le corps d’un homme est repêché dans un lagon, par hasard, non loin d’une base militaire. Un cadavre tellement amoché qu’il semble avoir fait une chute vertigineuse. Erlendur et sa collègue Marion enquêtent, mais se heurtent aux non-dits de l’armée américaine, peu encline à travailler avec les autorités islandaises. En parallèle, Erlendur ne peut s’empêcher de travailler sur une cold case, une disparition non élucidée qui le travaille, une jeune fille dont les parents viennent de décéder, sans jamais avoir su ce qui était arrivé à leur fille.

     Autant être honnête dès le début, ce roman a été salvateur, il a occupé une nuit d’angoisse et d’insomnie, par contre, mon esprit était trop embrumé pour saisir toutes les subtilités et j’ai dû relire certains passages plusieurs fois. Je ne doute pas d’avoir manqué des choses également, mais cela restera ainsi, tant pis. En dehors de cela,  Le Lagon noir est un polar fluide, la plume de l’auteur coule et nous entraîne dans son sillage, sans à coups. C’était ce qu’il me fallait.

      J’ai beaucoup aimé le personnage d’Erlendur, il est à la fois fin, tenace et déterminé. Non seulement, il travaille avec sa co-équipière, Marion, mais il avance, en parallèle sur une affaire non élucidée. Alors, bien entendu, dans la vraie vie, je me doute que c’est impossible de faire ainsi cavalier seul, au mépris des règles et des lois, de s’inviter chez les témoins, de faire pression, psychologiquement sur eux, sous prétexte que l’on a une intuition. Par contre, dans le roman, ça marche très bien, et cela permet de donner un deuxième souffle au récit, en faisant alterner les enquêtes et les démarches. Il faut dire d’ailleurs que l’enquête officielle est ardue, entravée par les militaires américains de la base située à côté du lagon où le corps a été repêché. Certains aspects justement de cette enquête m’ont perdue : toute la dimension politique autour de la présence américaine, la guerre froide, les conflits juridictionnels, la défiance entre population islandaise et soldats américains. Tout ne m’a pas échappé, il ne faut pas caricaturer, mais une partie est passée loin au dessus de ma tête. Une fois de plus, le problème n’est pas ici dans le livre, mais dans le moment où je l’ai lu. C’est donc à prendre avec des pincettes.

    L’enquête sur l’homme retrouvé mort dans le lagon est résistante à souhait. Des personnages mentent, dissimulent, éludent les questions, et sous le vernis de l’agressivité se cache parfois de lourds secrets. Un personnage par exemple m’a semblé à proprement parlé détestable jusqu’à ce que la vérité soit révélée. Dans leur enquête, Erlendur et Marion trouvent une aide inattendue et ce renversement de situation est intéressant. Pour ce qui est de la cold case, j’ai trouvé la révélation glaçante à souhait. Le coupable met très mal à l’aise et le passage qui nous offre les clefs du passé est très efficace.

     Ainsi, Le Lagon noir est un bon roman policier, pas forcément toujours crédible à cent pour cent, mais il offre un bon moment hors du temps. C’était pile ce qu’il me fallait lors de ma lecture. Il restera dans mon esprit marqué du sceau de cette journée, mais ça, cela n’a rien à voir avec le livre en lui-même et n’impactera en aucune façon votre lecture. 

 

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