Cassandra et ses sœurs, Anna Jacobs.

Cassandra et ses soeurs par Jacobs        En janvier dernier, j’avais lu Le Destin de Cassandra, d’Anna Jacobs et j’avais adoré ma lecture. J’ai profité de la fin de mes vacances et de la prochaine sortie du tome 3 pour me lancer dans le deuxième volet : Cassandra et ses sœurs. Attention, si vous n’avez pas lu Le Destin de Cassandra, des éléments de cette chronique spoileront forcément un peu puisque nous repartons sur les bases laissées par la fin du tome 1.

     Les quatre sœurs sont désormais dans l’outback australien et tentent tant bien que mal de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Si pour Cassandra, les choses semblent s’arranger, ayant retrouvé l’homme qu’elle aime, l’émissaire venu d’Angleterre pourrait bien changer la donne… ne serait-ce qu’auprès des jumelles ou de Pandora. Ce voyage, le message et le retour pourraient bien s’avérer moins évidents que prévus.

       La première chose qui m’a frappée à la lecture de ce tome 2, c’est le sentiment de déjà lu des premières pages… à tel point que je me suis réellement demandée si j’avais lu le tome 2 sans m’en souvenir. Il m’a fallu une bonne vingtaine de pages pour me rendre compte que ce n’était que le rappel des faits du tome 1. J’ai trouvé que cette partie manquait de subtilité, les rappels – pourtant nécessaires – agitaient des ficelles trop grosses pour me contenter. Heureusement, cela s’efface vite au profit de la nouveauté et ma frustration n’a été que de courte durée.

      Ce tome 2 a le gros intérêt de ne pas mettre en avant les mêmes personnages que le premier, si bien que des personnages secondaires passent au premier plan. Ici, nous retrouvons avec plaisir Cassandra et nous sommes heureux de la voir s’épanouir, mais c’est Pandora qui nous émeut le plus. C’est à elle de faire un choix déchirant et d’assumer ses décisions, en adulte. Elle est une très belle figure féminine, qui ne se résume pas à un physique, elle entend se servir de sa tête et – dans la société de l’époque, ça détonne! J’ai aimé le conflit de loyauté qui l’a tiraillée entre son amour pour ses sœurs et ses aspirations profondes, j’ai aimé sa détermination et son courage pour forger son propre destin, pour affronter le regard d’une société qui n’est pas tendre avec les femmes, et pour faire ce qui lui semble juste. L’autrice distille quelques passages sur Xanthe et Mia qui me laissent penser que le tome 3 les mettra à l’honneur, et j’ai déjà hâte de savoir ce qui les attend. J’aime beaucoup la douceur de Mia et le fond aventurier qui vient de se révéler chez Xanthe a piqué ma curiosité!

     Parmi les personnages que j’ai pris plaisir à découvrir ici : Zachary, bien entendu, jeune homme intègre aux principes surannés, doux et gentil. Il sait séduire le lecteur, lui arracher des sourires alors même que nous avons envie de le secouer un peu, tant sa probité est parfois exagérée. Le personnage de Léo est particulièrement touchant, simple d’esprit, mais d’une bonté sans borne, c’est un personnage qui sonne juste. J’ai d’ailleurs aimé la place que lui laisse l’autrice. Enfin, Harry Prebble devient dans ce tome un parfait pendant à la tante des quatre sœurs, la vieille madame Blake. Comme elle, il est foncièrement mauvais, calculateur, manipulateur. La ruse qu’il n’a pas, il la compense en intimidation et en force brute. Ce personnage a donné du piquant au dernier tiers du roman, même s’il avait déjà ajouté du sel aux chapitres qui lui étaient consacrés. 

      Cassandra et ses sœurs est un livre moins trépidant que le premier parce qu’une grande partie est consacrée au voyage aller- puis retour entre l’Angleterre et l’Australie, voyage qui a l’époque n’est pas une sinécure! Il est donc logique que le tempo du livre soit plus doux, à l’image du roulis des vagues. La dureté de la vie en Australie correspond aussi à ce tempo lent : difficulté à se déplacer, tout est à construire dans ce pays où s’implantent les gens. Pour autant, une fois le retour à Outham consommé, de belles surprises attendent Pandora : des pièges, des embûches, des machinations, des flatteurs, et au milieu de tout cela de belles rencontres. La partie qui se déroule dans la ville natale des sœurs est rythmée, passionnante et très agréable à lire.

    Alors, bien entendu, Cassandra et ses sœurs est une romance. Vous trouverez donc beaucoup de bons sentiments, de l’amour, de la douceur et une vision idéalisée du couple lorsqu’il est harmonieux. Les couples qui ne sont pas -déjà- dysfonctionnels dans ce roman ne semblent pas connaître de nuages, ou peu. Ce n’est pas forcément conforme à la vraie vie, mais je reconnais que cela convient tout à fait à l’allergique aux romances que je suis. Je dirais même que c’est la bulle de douceur qui me convient : de la douceur, mais pas de mièvrerie, pas de démesure dans les pages consacrées à l’amour et au couple. L’autrice insiste plus sur l’entente et la complicité, sur l’harmonie et la complémentarité, sur la prévenance.

        Ainsi, dans Cassandra et ses sœurs, le fragile équilibre -pour moi – est encore  maintenu : c’est une romance sans trop de romance, le souffle d’aventures est bien là, caressant les pages d’une douce brise marine. Pandora prend son envol pour mener ses propres combats et j’ai adoré la voir suivre son propre chemin, forcer le destin et créer sa chance. C’est un très joli deuxième tome que je recommande donc en attendant la suite. 

4 réponses sur « Cassandra et ses sœurs, Anna Jacobs. »

    1. Vraiment, oui, tu comprendras mieux en lisant le 1er d’abord. Le 1er évoquait beaucoup la crise ouvrière qui provoquait l’exode vers l’Australie, là, c’est la dureté de la vie en Australie et le choix de Pandora. Du coup, pas de redite. 🙂

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