Un Air de Liberté, E.R. Link.

J’ouvre le bal des chroniques comptant pour le Pumpkin Autumn Challenge avec cette bafouille sur Un Air de liberté d’E.R. Link. Ce sera mon « Destin perdu » du menu « Automne des Mystères ». Je pense que le lien avec le steampunk est plus que visible. Le choix de la catégorie ne fera donc pas débat. Ce roman m’a été dédicacé par l’autrice en 2018, à l’occasion d’un salon… et ce n’est qu’aujourd’hui que je le chronique. Eh oui, ma bibliothèque regorge de livres attendant patiemment leur tour, ce qui ne veut absolument pas dire que je ne les lirai jamais, loin de là, mais les circonstances de la rencontre sont aussi importantes que le reste.

Dans ce court roman, j’ai retrouvé des personnages connus : Bryce du Jardin aux Oiseaux, et Ankor des Vents Changeants. Bryce et Carolyn Fabre des Aiglefins se rencontrent pour la première fois lors de leur présentation à la Cour, ils sont loin de se douter que cette cérémonie sonnera le glas de la vie telle qu’ils la connaissent. Le royaume meurtri par Lord Bertram de la Nuée d’Etourneaux offre aux habitants du royaume une vie rude. Reste à savoir si quelqu’un osera se dresser devant lui et tenter de retrouver la princesse légitime, disparue.

Ce roman est un petit bonheur à lire. Dès les premières lignes, nous sommes immergés dans un univers steampunk des plus agréables. Les personnages dépeints sont rebelles à souhait, facétieux et irrésistiblement politiquement incorrects. Bryce et Carolyn rivalisent tous deux d’espièglerie face à un univers régenté par les codes de la haute aristocratie. Le bal de présentation, la recherche d’union entre familles, les codes d’une cérémonie ennuyeuse à mourir au tempo millimétré, ils rejettent tout ça en bloc, font fi des conventions et tentent le diable. Aucun doute, ils s’y brûlent les ailes. Leur liberté de ton donne le ton général du livre : plein d’humour, d’audace, de passion, d’originalité, le récit coule entre nos doigts et déroule le tapis rouge à ces deux là qui se sont décidément bien trouvés !

L’univers steampunk revivifie la société du XIX e siècle mais – en filigrane- peut aussi nous faire réfléchir au monde moderne. Ici, les classes sociales sont assez hermétiques, les pauvres triment dans les bas fonds tandis que les nobles s’enferment dans leur tour d’ivoire. Les industriels polluent, les énergies utilisées sont celles du XIX e siècle : seuls les pirates des airs semblent ouverts à un vent de nouveauté et portent intrinsèquement l’espoir d’un changement. Réflexion sur la société et réflexion sur l’environnement et sa préservation innervent donc le roman. Les pirates ont également un rôle capital dans l’économie d’ensemble du roman. Ils intriguent le lecteur et intriguent aussi contre le pouvoir. Ils ont sur nous une capacité d’attraction terrible, leurs noms sont énigmatiques, leurs capacités et leur ingéniosité sont absolument captivantes. Ces hors-la-loi entrent dans la légende et, même s’ils sont poursuivis par la police des airs, ils arrivent à changer la donne à bien des égards.

Les héros mènent de véritables aventures dans Un air de liberté : quête de justice, quête de vérité, vengeance personnelle et vengeance pour le royaume, quête personnelle et découverte de soi, tout est présent ici, à plus ou moins grande échelle. Le lecteur assiste à de savoureux renversements de situation, à des situations cocasses – que nous voyons parfois arriver à grand pas mais dont nous nous délectons malgré tout. Nos personnages sont à la fois fantasques et entiers, ils nous amusent et nous touchent tout en nous entraînant à leur suite. Petite mention spéciale pour Monsieur Merrington qui m’a arraché quelques sourires et m’a amusée, même si son rôle reste mineur.

Ainsi, ce court roman a de très belles qualités. Il nous emporte l’espace de quelques heures dans un univers différent et jubilatoire, il nous fait passer par toutes les émotions : tension, rire, amusement. Il allie univers steampunk, enquête policière, avancées technologiques et ancrage dans le réel. Il nous offre donc une belle alliance, délicate et délectable. J’ai passé un excellent moment. Si vous ne connaissez pas l’autrice, cela peut constituer une bonne première rencontre.

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