Four dead queens, Astrid Scholte.

four-dead-queens      J’ai reçu Four dead queens via une masse critique privilégiée de Babelio, que je remercie au passage. La quatrième de couverture vantait cette nouveauté comme le nouveau Game of throne en version jeunesse. Voilà de quoi me tenter.

     Le roman met en scène Keralie, une jeune voleuse des plus habiles. Mais l’un de ses larcins prend des proportions inattendues : elle découvre l’assassinat des quatre reines de Quadara. Keralie compte bien intervenir et tirer profit des informations qu’elle a, mais pour cela, il lui faudra semer Mackiel, et duper Varin, le messager à qui elle a volé les informations. Une aventure pleine de rebondissements s’ensuit.

      Ce roman invente un Etat inédit gouverné par quatre reines, chacune ayant une partie du pays en charge. Le monde politique est dépeint de manière très originale et intéressante : d’une part, nous avons des reines, et non des rois, le pouvoir se transmet exclusivement de mère en fille. Cela apporte un vent de renouveau sur la conception des royaumes et permet de développer une intrigue plus féminine (et féministe!). Le partage du royaume en quatre territoires quasiment hermétiques est assez intéressant aussi : chaque partie du royaume a une particularité (le commerce, les nouvelles technologies, les arts ou l’agriculture). Mais en même temps, cela reste glaçant également car les populations sont contraintes de n’utiliser que ce qui provient de leur propre quadrant. Les libertés sont donc limitées, l’accès à la technologie aussi, et cela ne peut que créer l’envie. Nous touchons là à la dystopie du coup, élément renforcé par les manipulations génétiques effectuées par le quadrant spécialisé dans la sciences et les nouvelles technologies, ce qui teinte en plus le roman d’une subtile nuance de science fiction.

     L’intrigue en elle-même est bien pensée. Nous découvrons d’abord des personnages saisissants et intrigants, qui semblent avoir chacun un passé lourd. Voilà de quoi attiser notre curiosité et notre soif de comprendre. Nous assistons sans le savoir à une machination qui nous étonne et nous entraîne sur des fausses pistes. Il est plutôt jouissif de se rendre compte à mi-parcours que ce qu’on pensait réel ne l’était pas vraiment pour ensuite se laisser rattraper par les événements. Cela instaure un sentiment d’urgence après nous avoir fait croire que nous aurions affaire à une simple enquête. La course contre la montre débute alors, les pièges se referment sur leur victime et les autres se débattent pour essayer de s’en sortir, malgré tout. La chute du récit contient tout ce qu’il faut : la résolution des problèmes, les alliés qui se désolidarisent et qui se laissent voir sous leur vrai jour, dans tout leur opportunisme, mais aussi la bouffée d’espoir qui permet de conclure tout cela sur une note positive.

       Les relations entre les personnages créent un vrai plaisir de lire. Dans ce roman, nous retrouvons la complexité des relations humaines : la dissimulation, le mensonge, l’ambition, la naïveté mais aussi la solidarité et la confiance. Les relations entre les personnages sont un puissant ressort qui permet plus d’une fois à l’histoire de changer de cap, d’amorcer un revirement qui dramatise de nouveau le récit.

      Ainsi, Four dead queens est une très bonne lecture jeunesse. Nous trouvons ici tout ce que nous attendons : une intrigue trépidante, des personnages sympathiques ou détestables, une part d’enquête et des jeux de pouvoir. Le tout, servi par une plume fluide et agréable dans un univers complexe et nouveau. Ce roman tient ses promesses sur toute la ligne!

 

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