L’Echange, Brenda Yovanoff.

L'échange par Yovanoff      L’échange dormait dans ma PAL depuis une éternité. Je l’ai sorti à l’occasion du Pumpkin Autumn Challenge et je l’ai lu au travail durant le quart d’heure lecture.

        Mackie Doyle est un adolescent qui rêve d’une vie ordinaire, de se fondre dans la masse, or l’anonymat lui est impossible. Il y a seize ans, le véritable Mackie a été remplacé par un changelin. La ville de Gentry est secouée par des disparitions, des morts d’enfants. Quand un énième échange a lieu, Mackie décide d’intervenir. Il va affronter les créatures des bas fonds et se révéler.

      Je suis assez perplexe face à ce roman. Les premières pages sont déroutantes, je ne comprenais pas qui était Mackie, quel était son problème, sa différence, l’univers mis en scène est très adolescent ( le collège, les guéguerres entre élèves, les moqueries …) et je n’arrivais pas à m’attacher au héros. Puis j’ai compris:  le changelin, qui n’a pas les mêmes caractéristiques que les humains mais tente de se fondre dans le décor, la quête de sens et de vérité, le désir d’intégration. Malgré tout, Mackie ne m’a pas émue. Il est sympathique bien sûr, surtout dans son désir d’aider les autres. Mais il est gauche, maladroit et souvent a besoin lui aussi de l’aide de quelqu’un d’autre. Il ressemble d’ailleurs plus à un anti- héros qu’à un héros au sens conventionnel du terme. Les autres personnages sont assez peu développés: sa sœur Emma est une figure importante, mais elle n’est pas autonome. Elle est toujours liée à Mackie (taquinerie, aide apportée, représailles sur elle à cause des actes de Mackie). Tate et Roswell qui sont les autres élèves les plus proches du héros sont effleurés eux aussi. Roswell est le meilleur ami, toujours présent, sur qui on peut compter ; Tate, le garçon manqué, la fille qui cache un cœur d’or sous la carapace d’une dure à cuire. Bon, en toute honnêteté, j’ai eu l’impression de me retrouver dans une série pour teenagers, mais malheureusement, pas dans le bon sens du terme.

         Les thèmes du roman sont intéressants et l’univers est efficace. Le lecteur se sent vite oppressé, gêné par une atmosphère poisseuse de secrets et de non dits. Nous trouvons beaucoup de choses dans ce livre : des changelins, des créatures tapies dans les souterrains de la ville, des dieux (?) déchus qui se nourrissent de la peur, du sang et font régner la terreur… Cela fonctionne donc à merveille avec le Pumkin Autumn Challenge. Les monstres, les Autres, « Eux » sont assez bien décrits. Nous avons une réelle collection de créatures étranges, mi-vivantes mi mortes, repoussantes parfois, cruelles aussi. Cela ajoute à l’atmosphère et fait du livre une lecture digne d’Halloween. En plus de tout cela, une romance se dessine également dans le livre et le rend assez complet et équilibré. L’histoire n’est pas mièvre et du coup, je pense qu’elle peut toucher un plus large public. Si je devais pinailler, je dirais malgré tout que les personnages changent assez vite d’avis, par exemple, Tate passe vite de l’amour à la haine et inversement, Mackie peine à fixer son intérêt amoureux au début.

        Le gros problème dans ce roman pour moi, c’est le rythme du récit. Il  n’est pas assez enlevé, pour ne pas dire qu’il s’embourbe dans des anecdotes. L’histoire s’est traînée sur de longs chapitres sans que je ne parvienne à voir l’intérêt de certains passages dans l’économie d’ensemble. Je ne comprends toujours pas pourquoi Mackie a pris part à un concert, ni l’intérêt de ces concerts pour les Autres. Je ne comprends toujours pas l’intérêt que le père de Mackie soit le pasteur de Gentry. Et ce qui me gêne plus : je n’ai pas compris qui était vraiment la Dame, ni qui était la Morrigane… Un vampire? Une créature obscure dotée de bons sentiments, une fée soumise à une malédiction (comme le suggérait un passage)? Cette confusion une fois le livre fini me titille et m’interpelle, me laissant un petit goût amer d’inachevé.

       Ainsi, L’Echange est un roman qui n’est pas dénué d’intérêt…. mais il n’était pas pour moi. Il effleure trop les thématiques et n’est pas assez vif pour me convaincre pleinement si bien qu’il me laisse sur ma faim. Néanmoins, il pourra certainement plaire à un public adolescent – peut-être plus conciliant que moi.

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