Demain les chats, Bernard Werber.

Demain les chats par Werber      Une amie m’a prêté ce roman de Bernard Werber qu’elle avait adoré. Je n’ai pas hésité longtemps lorsqu’elle a proposé de me le prêter car, jusque-là, je ne connaissais cet auteur que de nom. C’était une manière de sortir des sentiers battus et de découvrir autre chose. Je vais l’intégrer au Pumpkin Autumn Challenge, dans Automne astral, rêvons-nous de moutons électriques. Décidément, cette année, ma PAL n’en peut plus de changer!

        Demain les chats retrace l’histoire de Bastet, une charmante minette qui souhaite comprendre le monde des humains et apprendre à communiquer efficacement avec eux. Dans sa quête, elle fera la connaissance de Pythagore, un siamois érudit. Tous deux affronteront le monde et ses épreuves, et lorsque l’humanité semblera faire faillite, ils avanceront vers des lendemains différents.

       Tout d’abord, j’ai adoré le début de ce roman. La verve de Bastet est des plus agréables. Son regard sur le monde humain est drôle et pétillant. Elle ne connaît pas vraiment les objets que nous utilisons, ne comprend pas leur utilité. Le détour par le regard étranger, ici celui du chat, mime donc la découverte, l’effarement devant le caractère incongru de certains objets qui nous paraissent, à nous, terriblement familiers. La télévision par exemple devient source de terribles interrogations, les pleurs sont tout aussi exotiques pour la jolie minette qui trouve sa servante humaine fort bizarre.

      Vous le comprenez, Bastet est une jeune chatte qui a besoin d’apprendre. Dans sa quête de savoir, elle trouve un allié de poids : un certain Pythagore. D’abord froid et hautain, il la prend bientôt sous son aile pour lui enseigner des choses : elle apprend alors l’histoire des chats à travers les siècles, elle apprend ce qu’est une télévision, ce que sont les pleurs. Bref, elle comprend peu à peu davantage l’humanité. Le corollaire se fait vite sentir : puisque Pythagore lui enseigne des choses, il y a un côté très didactique dans ce roman, un côté antique aussi. Le professeur qui se promène et enseigne au cours d’une discussion à son élève… J’y ai vu – peut-être à tort- un clin d’œil aux écoles de philosophie dans l’Antiquité, et cela m’a amusée. Pythagore enseigne donc à sa naïve élève comment les chats étaient traités dans l’Antiquité, puis traverse les siècles pour lui montrer l’évolution jusqu’à l’ère moderne, s’enflammant d’admiration au passage pour les mains des humains qui leur permettent de saisir les choses, grâce à leur pouce antéposé. Toute une réflexion s’amorce alors sur les espèces et leurs caractéristiques, leurs points forts et leurs points faibles car Bastet, elle, a un faible pour ses aptitudes de chat, contrairement à son mentor.  Si ces parties m’ont semblé divertissantes au début, je reconnais les avoir trouvées pesantes à la longue. Il y avait un peu trop de didactique et de leçon à mon goût.

      Le récit fonctionne en deux temps : la vie paisible d’une minette qui a soif de découvertes puis les aventures d’une minette face à une humanité devenue folle. Le rythme du récit s’accélère lorsque les catastrophes s’enchaînent. Bientôt, les hommes s’entre-déchirent et se tuent les uns les autres, au nom de religions qui dépassent nos deux félins. L’ensemble du roman bascule alors dans le récit d’apocalypse puis dans le post – apocalytique… Et j’ai trouvé cela un peu rocambolesque. Bastet, minette au grand cœur, sort chasser pour son humaine, son fils et tous les autres. Elle rapporte des rats qu’elle a tués, elle entreprend avec Pythagore de rassembler les chats, de les allier aux humains pour vaincre les rats et la nouvelle épidémie de peste qui arrive. Ils partent à la conquête de bunkers, se retranchent en sécurité là où ils le peuvent, et au milieu du tumulte, elle trouve l’amour, le vrai, tout en devenant une minette indépendante, forte, une minette qui forge sa propre destinée à coup de grilles et de courage. L’histoire est divertissante et l’audace alliée à l’originalité du récit sont de vrais points forts, néanmoins, cela a été un peu trop pour moi : trop de rebondissements, trop de discours pseudo-philosophiques. L’effet rafraîchissant du point de vue des animaux s’est trop vite estompé à mon goût, me laissant mes bémols pour compagnons de lecture.

        Ainsi, Demain les chats est une lecture divertissante à n’en pas douter. Les passages drôles abondent, le point de vue des chats est intéressant. Mais, malgré tout, cette lecture n’a pas eu la fluidité que j’escomptais et la bascule vers le post-apocalyptique alliée au ton professoral de certains personnages m’ont pesé sur la durée. Une lecture mitigée, à mon grand désarroi, car, malgré tout, le texte a de belles qualités. 

 

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