Les Aigles de Vishan Lour, Bottero.

Les aigles de Vishan Lour par Bottero       J’ai reçu Les Aigles de Vishan Lour dans le cadre d’une masse critique Babelio. Je connaissais bien entendu l’auteur pour La Quête d’Ewilan (que je n’ai pas lue, du reste, mais dont je connais le succès auprès des adolescents), la version bande dessinée dort dans ma pile à lire. J’ai donc été ravie de plonger enfin dans une de ses œuvres.

      Nous suivons deux personnages : Plume, une jeune acrobate qui vole pour assurer sa survie et Estéblan, écuyer de la confrérie des Chevaliers du Vent. Tous deux se croiseront dans de tragiques circonstances, à la Cour du Roi dans la ville d’AnOcour.

      J’ai tout d’abord beaucoup aimé nos deux personnages. Nous les découvrons grâce à des portraits en action : Plume ouvre le récit par un vol sous haute tension, puis nous la suivons face aux conflits au sein des Ombres, la « guilde » de voleurs qu’elle dirige. Nous faisons connaissance avec une jeune fille de talent, courageuse, pleine de ressources et terriblement attachante. Nous sentons sa jeunesse, et pourtant sa maturité est déjà perceptible, son sens du devoir, son amour pour ses compagnons aussi. Elle a réellement l’âme d’une dirigeante. Estéblan quant à lui paraît plus gauche, mais il est d’une honnêteté sans borne et son sens du devoir est tout à son honneur. L’association de nos deux héros est fructueuse. Ne nous leurrons pas, leur bonne entente et leur entraide étaient des éléments attendus, mais l’auteur sait faire cristalliser la connivence et la complicité en peu de pages sans qu’elle paraisse artificielle. J’ai d’ailleurs particulièrement aimé l’amour des oiseaux, aigles ou chouettes, qui innerve leur relation. Ce sont donc deux jeunes héros très touchants.  La complémentarité est bien là : la pragmatique et le chevalier blanc, un duo qui s’équilibre.

      J’ai beaucoup aimé l’univers également : la confrérie des Chevaliers du Vent avec leurs aigles géants, oiseaux respectés et révérés pour leur beauté et leur puissance, les Banshee, oiseaux monstrueux et violents, les pierres runiques aux propriétés magiques, le monde de la Cour d’AnOcour avec ses faux-semblants et ses pièges. Finalement, nous retrouvons tous les éléments d’une société médiévale alliés à de la fantasy, et cela fonctionne très bien.

      Mon seul vrai regret vient du format : Les Aigles de Vishan Lour se dévore très vite. Les pages filent entre nos doigts et une heure suffit à arriver au terme du récit… Mais il resterait encore tant d’aventures à découvrir aux côtés de Plume et d’Estéblan! J’aurais aimé en avoir plus, avoir une suite, affronter avec eux les dangers que nous pressentons. Or, c’est impossible puisque l’auteur nous a quitté. Alors, oui, ce texte est beau même s’il nous laisse sur notre faim. Il faut l’accepter en ouvrant le roman et savourer comme une gourmandise ce petit moment hors du temps.

      Ainsi, Les Aigles de Vishan Lour est une très jolie histoire, rythmée et agréable. Elle se dévore et, si elle ne nous rassasie pas totalement, elle nous laisse en bouche un goût de « reviens-y » tout à fait apte à nous amener aux autres œuvres de l’auteur.

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