Le Pacte, Lars Kepler.

Le pacte par Kepler      Pour le Pumpkin Autumn Challenge, j’ai sorti Le Pacte de Lars Kepler de ma PAL. La couverture est pleine de promesses et le résumé est lui aussi alléchant. Duo parfait.

      On nous annonce une femme retrouvée morte à bord d’un bateau à la dérive, sa sœur militante pour la paix devient la cible d’un tueur implacable. Au même moment, un politicien est retrouvé pendu dans son appartement : entre meurtre et suicide, les avis divergent… Joona Lina mène de front les deux enquêtes et s’aventure en eaux troubles, là où les pactes ne peuvent pas être dissous par la mort et là où les ententes secrètes recèlent bien des horreurs.

       Pour commencer, ce roman est particulièrement dense. D’habitude, j’adore ça, mais cette fois-ci, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire.  J’ai buté, comme les enquêteurs, sur les hésitations entre meurtre et suicide pour le politicien, j’ai eu du mal à comprendre pourquoi ce politicien – Carl Palmcrona- était mort alors que son opposante – Pénélope-  était manifestement la cible d’un contrat. J’ai eu du mal à trouver la ligne directrice et à m’attacher à un personnage : Carl n’est pas vraiment sympathique et nous en apprenons si peu sur lui que nous ne pouvons pas nous attacher ou compatir. Pénélope a un potentiel sympathie plus élevé, mais la moitié du récit la concernant est une longue fuite en avant, avec un tueur à ses trousses. Bien entendu, c’est modulé par une ou deux rencontres de plus ou moins bon augure. Mais malgré tout, rien ne m’a permis d’accrocher. J’ai donc poursuivi ma lecture, emportée par les courants, ballottée au gré des événements, mais sans saisir de bouée de sauvetage : je n’ai pas attendu, fiévreuse, le retour d’un personnage dont je voulais avoir des nouvelles… or, cette tension m’a manqué.

       Alors que ce début était déjà assez résistant, l’auteur ajoute d’autres meurtres dont nous ne saisissons pas tout de suite la nature. Nous ne comprenons pleinement leur rôle narratif et dramatique que lorsque nous avons englouti les deux tiers du roman, et j’ai trouvé cela un peu frustrant, finalement. Les enquêteurs passent à côté de ces meurtres déguisés en accidents et nous-mêmes ne comprenons pas la logique. Alors, bien entendu, lorsque les fils se rejoignent, c’est vraiment très bien : glaçant à souhait, implacable, terrifiant. Mais, malgré tout, jusqu’à ce moment-là, ça reste frustrant.

      La complexité et la densité ne se trouvent pas que dans l’intrigue, nous la retrouvons aussi au niveau des personnages. Il y a une multitude de personnes qui interviennent et dont l’importance ne se révèle pas toujours au premier abord. Il y a de tout : Beverly, la jeune femme fantasque, le frère jaloux, la mère réfugiée politique, le petit ami à la mortelle cupidité… Ce sont autant de tranches de vie, crédibles, cruelles souvent, qui prennent place à un moment donné dans l’économie d’ensemble, souvent de manière inattendue et étonnante, mais toujours avec justesse. Cette justesse m’a justement permis de me raccrocher au récit même si d’autres éléments ne me passionnaient pas.

      La logique du riche homme d’affaires concluant des pactes presque diaboliques tant ils sont vivaces, prégnants et violents reste une très belle trouvaille. Mon regret, une fois de plus, sera que nous le comprenons relativement tard. Sa dernière transaction  par exemple est un petit bijou. Nous comprenons vraiment toute l’horreur de ces pactes… mais elle s’englue avec l’arrivée de la police dans une scène de combat qui ne m’a pas emballée avec force coups de feu, blessés, descriptions et renversements de situation. En fait, je pense qu’il y a là un des éléments qui m’a gênée : dans ce roman, nous trouvons beaucoup de scènes relatant des fusillades avec déplacements du meurtrier, tactique de la police, attaques furtives et dramatiques…. Malheureusement, ce n’est vraiment pas ce que je préfère, dans les livres comme dans les films.

     Ainsi, Le Pacte est une lecture en demi-teinte. Il a de très belles qualités, c’est indéniable, mais beaucoup de ces qualités concernent des domaines qui ne sont pas ma tasse de thé. Ma lecture en a donc été ralentie et a été plus laborieuse que d’ordinaire. Fans de polars sur fond politique, avec imbroglios, fusillades : ce livre est peut-être pour vous. 

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