Le Sang versé, Asa Larsson.

Résultat de recherche d'images pour "le sang versé asa larsson"      Comme j’adore les romans policiers et que je me suis prise de passion pour les auteurs nordiques, je ne pouvais que me jeter sur ce roman dont on assurait en plus qu’il avait reçu le prix du polar suédois… Je l’ai commencée, emballée, pensant trouver mon prochain auteur fétiche, et je dois avouer que je suis un peu restée sur ma faim.

    Pour brosser à grands traits l’intrigue : un meurtre violent et atroce a lieu sur les terres d’enfance de Rebecka. La police peine à élucider le crime. De nombreuses personnes sont suspectées car Mildred Nilsson- la victime- avait un réel don pour s’attirer les inimitiés de par son caractère entier, vif et combatif. Rebecka, avocate, se révélera contre toute attente une alliée de poids pour les policiers alors qu’elle – même ne sait plus où elle en est, tâtonne pour essayer de trouver sa vérité et pour se reconstruire.

       Le roman s’ouvre donc sur un crime sordide et on touche du doigt le premier élément qui m’a chiffonnée. Tout est raconté à la première personne, à travers les yeux du tueur. Effectivement, cela permet de rendre palpable le fait que le meurtrier est perdu, confus, désorienté. Et en cela, c’est plutôt efficace. Mais, justement, je me suis sentie perdue également, je ne savais plus qui serait le personnage principal du roman, si la narration entière se ferait du point de vue du meurtrier… Et, je dois le dire, cette narration singulière a aussitôt fait émerger chez moi un sentiment de malaise suffisamment puissant pour que je referme le livre et que je me demande très sérieusement si j’allais le poursuivre – fait assez rare chez moi.

       Alors, bien entendu, je l’ai repris. J’étais bien trop curieuse de savoir si je serais déstabilisée jusqu’au bout ou si je finirai par trouver mon équilibre dans cet univers étonnant. J’ai alors découvert des personnages riches, denses pleins de fêlures. Normalement, à ce stade là, j’aurais dû être conquise. J’adore les personnages cabossés. Mais contre toute attente, ils ne m’ont pas touchée. Ni Rebecka Martinson, l’avocate torturée par son passé, ni les deux policiers Anna-Maria et Sven –Erik n’ont su m’émouvoir, bien que l’auteur les humanise par mille petits détails. Je suis la première surprise par cette réaction, mais rien à faire, tout au long de l’oeuvre, les personnages ne m’ont pas accrochée.

          Enfin, la narration de ce roman est vraiment étonnante : le récit du meurtre d’abord, puis s’y ajoute d’étonnants passages qui s’intercalent entre les chapitres dédiés à l’enquête. Dans ces formes d’aparté, nous suivons une louve – une vraie louve. J’ai trouvé cela particulièrement déconcertant et je me suis vraiment interrogée sur le sens profond de ces passages, à un moment donné, j’ai même trouvé que cela rendait le récit décousu. Puis, lentement, j’ai compris leur intérêt, le lien entre l’enquête et cette louve a trouvé tout son sens et j’ai été satisfaite de voir l’articulation entre les deux. Néanmoins, même après avoir vu la pertinence du lien, je n’en comprends toujours pas l’intérêt dramatique. Si ces passages sont bien rédigés et restent intéressants, cela reste pour moi, une histoire annexe, dont le lien avec l’intrigue principale reste ténu. Du coup, cela m’a plus fait l’effet de diluer l’enquête que de la servir.

      En conclusion, voici un avis bien mitigé ! Certes, les personnages sont riches, denses et complexes, mais le montage dramatique de l’histoire n’a pas su me tenir en haleine et les héros ne m’ont pas émue. J’ai donc terminé ce roman déçue bien qu’objectivement il n’y ait rien eu de convenu dans le livre. 

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