Sorcière malgré elle, t1, L’héritière des Raeven, Méropée Malo.

L'Héritière des Raeven, tome 1 : Sorcière malgré elle par Malo      Sorcière malgré elle de Méropée Malo était sauvegardé dans mon kindle depuis une éternité, si le résumé m’avait semblé tentant, je l’avais depuis délaissé, craignant un roman trop jeunesse. Je l’ai ressorti pour le Pumpkin Autumn Challenge. Cela tombait sous le sens pour la catégorie Balai Pattes! du menu Automne ensorcelant : histoire de sorcière, d’hier à aujourd’hui.

      Dans ce roman, nous découvrons Assia, une jeune femme qui retourne chez elle après des études qui l’ont coupée de sa famille. Et… force est de constater qu’elle n’a plus vraiment de famille! Elle devra donc apprendre seule à qui elle peut faire confiance et de qui elle doit se méfier, elle devra déjouer seule les embûches que sa vraie nature ne tarderont pas à faire naître sur son chemin.

      Pour commencer, j’ai apprécié de voir les balbutiements de cette jeune femme : ses tourments de jeune sorcière, son refus, puis son acceptation, ses espoirs fous et ses désillusions. Tous ces éléments permettent de la rendre terriblement humaine et de sortir du schéma « héros / héroïne parfait(e) à qui tout réussi ». Assia hésite, accepte, regrette son choix, revient en arrière, puis lâche du lest… mimant finalement toute la difficulté de la vie et de ses imprévus, car qui de nous peut dire qu’il est sans cesse raisonnable? Le cœur nous emmène bien souvent sur des pentes que nous regrettons plus tard. En cela, le matériau narratif est intéressant et le choix de la découverte brutale de ses pouvoirs remplit pleinement son rôle.

      Assia reste un personnage sympathique. Un peu perdue, elle est drôle à certains moments et son culot n’a d’égal que sa méfiance. Autant dire qu’elle ose beaucoup, regrette souvent mais nous emporte dans ses aventures sans réelle difficulté. J’ai bien aimé les personnages qui viennent la seconder : Hélène, la farfelue, Constance, plus diplomate et Henri qui incarne le calme et la sérénité. Ce quatuor fonctionne à merveille et forme un ensemble hétéroclite mais divertissant.

      La plume de l’auteur est agréable.  Je ne vois rien à redire à la manière dont le récit est conduit. L’ensemble est bien mené, plutôt cohérent. Il y a ce qu’il faut de rebondissements pour que l’histoire se relance et qu’un deuxième tome trouve sa place à sa suite sans paraître forcé… La magie est là, par zeste et par touches, elle n’autorise pas tout et crée un monde nuancé, qui se nourrit des diverses mythologies : rites magiques, sirènes, objets maléfiques, néréides… Une lecture assez intéressante donc.

      Seulement voilà. Il y a un gros hic pour moi, qui n’est bien sûr que très personnel et ne préjuge en rien du succès de l’oeuvre auprès du reste du lectorat. La relation entre Assia et Alec m’a crispée dès ses prémisses. Pour moi, c’est caricatural. A coup de « je t’aime » / « moi non plus », ils se suivent, se fuient, s’attirent, se repoussent. Les scènes de romance pleuvent à n’en plus finir au moins dans la première moitié et ont – malheureusement – hérissé toutes les parcelles de mon être, me faisant lever les yeux au ciel plus d’une fois. Quand je parle de scène de romance, ce n’est pas dans le bon sens du terme malheureusement. J’entends par là les topos éculés du beau gars dont la beauté sculpturale agit comme un aimant et que la chère demoiselle ne parvient pas à combattre… Avec la suite logique que vous pouvez imaginer. Rien de scabreux! Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, mais typiquement, c’est ce que je n’aime pas dans les romances. Le trait est trop gros, trop outré pour moi, même si j’ai tout à fait conscience que nous ne parlons là que de ma sensibilité – personnelle, je le redis- face à ce type d’écrits. Notons par ailleurs que le personnage d’Alec est très loin du bad boy agressif, peu respectueux, et que déjà, c’est à mon sens un bon point.

      Pour être parfaitement honnête, je me dois de dire, aussi, que l’intégralité du roman n’est pas tissée de ces passages de romance et qu’il y a d’autres choses intéressantes. Les fans de Charmed y trouveront leur bonheur. En effet, nous retrouvons des similitudes, des points communs : les femmes d’une famille qui sont des sorcières, le Grimoire de la Lune, les mécanismes de défense de la maison, le culte du secret, l’héritage familial pesant mais difficile à refuser… Bref, nul doute que ce petit roman peut faire des adeptes.

      Ainsi, Sorcière malgré elle n’est pas du tout trop jeunesse pour moi : il est trop romance! Mais malgré cela, il y a des éléments intéressants et la lecture reste plutôt fluide. Si je ne suis pas certaine de lire la suite, je sais déjà à qui il pourrait plaire et je l’offrirai sans doute. 

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