Sombres citrouilles, Malika Ferdjoukh.

Résultat de recherche d'images pour "sombres citrouilles"   J’avais prévu ma pile pour le Pumpkin  Autumn Challenge, et puis, une découverte livresque en amenant une autre, je me suis trouvée à composer mon Menu Automne Douceur de vivre sur le tas. Je n’avais pas envie de lire Le Crime d’Halloween d’Agatha Christie – nous avons un vieux contentieux datant de mes quatorze ans… qu’il faudra pourtant régler un jour! – et Le Songe d’une nuit d’octobre de Zelazny ne m’a pas plu au point de le relire. En pleine errance, j’ai découvert Sombres Citrouilles au détour d’une page instagram. Parfait : un récit policier se déroulant un 31 octobre. Mon Trick or Treat idéal et une jolie promesse en prime!

      Avec Sombres citrouilles, nous sommes plongés dans le quotidien de la famille Coudrier, un 31 octobre, jour de l’anniversaire du grand-père. Mais rien ne se passe comme prévu. Les enfants trouvent un mort et exhument d’étranges secrets et des non-dits, arrachant le voile recouvrant le passé de chacun.

       Le rythme de ce récit est très étrange... Le roman s’ouvre sur la découverte du corps qui sème trouble et incompréhension. Puis le lecteur est entraîné dans un retour en arrière menant au moment de la découverte pour se conclure bientôt par l’enquête des enfants pour percer à jour le meurtrier. Cette temporalité éclatée freine la compréhension, même si elle permet sans aucun doute de mimer l’univers des enfants qui s’émiette devant ce phénomène inexplicable, étonnant et déroutant. Pour ma part, j’ai peiné sur la première moitié du roman parce que, du coup, la part d’enquête reste assez minime (elle concerne majoritairement la dernière partie du livre) et je me perdais dans l’histoire, j’avais du mal à voir l’intérêt dramatique de certains éléments. Au début, nous familiarisons donc plus avec la famille… et quelle famille!

       Les Coudrier sont une bande… déconcertante! Tout semble sans dessus dessous et les imbroglios n’aident pas le lecteur à s’en sortir. Les liens familiaux sont distendus, nous peinons à comprendre qui est le fils / le frère / la sœur / le cousin.  Les parents brillent par leur absence dans le récit tandis que la toute puissante grand-mère semble régenter tout son petit monde empli de fêlures, de bizarreries et de sons discordants. Seule Edith est une mère présente… enfin, spectrale plutôt. Sa présence agite en réalité une sourde menace : folie? maladie? Nous ne comprenons qu’à la fin les ressorts qui jouent sur chacun.

        Au milieu de ce tumulte bruyant, agité, mouvementé, mû par une logique défiant l’entendement surnage un touchant petit personnage Colin-Six ans et son renard, qui m’ont arraché un sourire bienveillant. Petit Prince abandonné dans une famille chaotique, j’ai aimé cette amitié farouche qu’il tisse avec ce petit animal roux, quitte à se mettre en danger. Pour le reste, vous l’aurez compris, les personnages ne m’ont pas émue pour un sou. Madeleine amoureuse et frondeuse, oncle Gil, le professeur de musique, la tyrannique Mamigrand, l’effacé Papigrand, Rose… tous perdent consistance -à mes yeux- par leur côté loufoque. Rien ne m’a semblé bien plausible, et finalement, je me suis perdue dans l’alternance des points de vue qui a encore davantage fragmenté le récit au lieu de me rapprocher des êtres peuplant ces lignes.

      Alors, oui, la fin est intéressante et dans les dernières pages, nous allons de révélations en révélations. Les masques tombent, les personnages admirés apparaissent dans toute leur faiblesse et leur bassesse, les êtres fissurés par la vie reprennent forme humaine et leurs souffrances s’éclairent pour nous. Ces révélations permettent enfin de sortir d’une spirale et de briser une vie familiale sclérosante pour chacun. En cela cette fin est percutante… Mais, malgré tout, la lecture du reste a été assez laborieuse pour que je ne sois pas réellement emballée.

      Sombres Citrouilles avait tout pour me plaire sur le papier, et finalement, trop de tumulte, trop de tout m’a donné une sensation de récit décousu que la chute n’a pas pu rattraper, laissant couler cette lecture – presque- à pic, à mon plus grand désarroi. Il y a malgré tout des qualités, et si l’oeuvre ne m’a pas emportée, cela ne veut pas dire qu’elle n’est pas bonne. Elle n’était juste pas pour moi. 

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