L’Assassin de ma sœur, Flynn Berry.

 L'assassin de ma soeur par Berry     L’Assassin de ma sœur, de Flynn Berry a naturellement intégré ma PAL pour le Pumpkin Autumn Challenge, dans la catégorie « Le Cri de la Banshee », un thriller pour un Automne frissonnant.

      En quelques mots : Nora s’apprête à retrouver sa sœur pour le weekend, à la campagne. Elle quitte Londres, mais une fois arrivée chez Rachel, un détail cloche. Et bientôt, elle découvre le cadavre. Anéantie par la douleur, elle décide de mener l’enquête elle aussi… Mais savait-elle vraiment tout de sa sœur?

     Tout d’abord, je commencerai par signaler que je m’attendais à un thriller à l’atmosphère oppressante, à un rythme effréné… bref, à un classique efficace. Et finalement, ce n’était pas le cas. L’Assassin de ma sœur est plutôt original. L’autrice attaque son thriller sous un autre angle : celui du deuil, de la perte et de la souffrance. En effet, la vie s’effrite brutalement sous les pieds de Nora et, de bout en bout, nous suivons une femme en quête de sens, au bord de l’abîme, une femme sur le point de sombrer. La douleur de l’absence manque l’anéantir, et cela confère au roman une tristesse majestueuse, une mélancolie sourde qui nous berce et nous entraîne à la suite de l’héroïne sur les traces de son passé et sur celles de l’assassin. Cela se matérialise notamment par l’alternance parfois brutale des chapitres, entre présent, enquêtes et passé commun avec Rachel.

      A un certain stade, je me suis aperçue que peu de choses avaient avancé. Plus de la moitié du livre était déjà derrière moi… Prise de découragement, je me suis dit que la suite serait cousue de fil blanc…. Eh bien non! La narration est donc efficace. Elle nous laisse croire que Nora divague, abattue par la douleur… Et l’autrice relance l’enquête dans une autre direction, inattendue, ce qui permet de recréer une tension et de donner un nouveau souffle à l’œuvre. D’autres renversements de situation nous cueillent bientôt et nous amènent jusqu’à la fin. Je dois dire que cette accélération, de dernière minute presque, m’a plu car elle redynamise l’ensemble, nous amenant à suspecter des gens que, jusque là, nous pensions au-dessus de tout soupçon.

      Enfin, j’ai beaucoup aimé la manière dont Flynn Berry représente la morte, en confrontant points de vue et révélations. La voix de Nora – qui idéalise la défunte – s’entrelace avec celle des amis de la morte, avec celle des enquêteurs et bientôt, la sœur parfaite s’étiole au profit d’une femme plus vraie, avec ses qualités, ses défauts, ses bassesses et  révélant du même coup les failles de notre héroïne. Ces informations distillées au compte goutte ont un réel intérêt dramatique et permettent également de moduler la tension pour le lecteur.

       Ainsi, j’ai passé un bon moment avec l’Assassin de ma sœur, ce n’est pas un coup de cœur, car le rythme saccadé ne m’a pas totalement entraînée, même s’il est en accord parfait avec les émotions de l’héroïne et avec le travail de deuil. Néanmoins, la surprise et les rebondissements sont bien présents et sont très intéressants.  

 

 

 

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