Le Carnaval des vampires, Olivier Barde-Cabuçon.

Le carnaval des vampires par Barde-Cabuçon    J’ai commencé la lecture du Carnaval des vampires dans le cadre du Autumn Pumpkin Challenge, une bonne manière de sortir de ma PAL ce roman que l’on m’avait offert. Il entre dans dans le menu Automne frissonnant, « Vous reprendrez bien un verre de True Blood », vampires et créatures assoiffées de sang étaient au rendez-vous!

   Nous découvrons le commissaire aux morts étranges et son père, un moine défroqué haut en couleurs, à Venise. En fuite, leur secours est demandé dans une affaire de vampirisme. Des humains retrouvés morts, exsangues, des tombes profanées et la vindicte populaire qui se répand comme une traînée de poudre. Que de mystères à percer!

      Tout d’abord, je pense que ma lecture a été ralentie par un petit détail. C’était ma première plongée dans les enquêtes du commissaire aux morts étranges, or il s’agit ici du septième opus… et j’ai bien senti qu‘il me manquait des références. L’auteur fait tout ce qu’il peut pour amortir le choc, il fait tous les rappels nécessaires et cela n’est jamais pesant, mais j’ai bien senti que ces personnages truculents, hauts en couleurs, n’avaient pas encore eu le temps de devenir des amis, dans un coin de ma cervelle et cela m’a manqué.

    Le récit est un texte très intéressant. Une touche d’érudition parcourt l’ensemble du livre grâce au moine, qui cite allègrement poètes et grand auteurs… et la férue de littérature que je suis a été séduite par ces allusions plus ou moins voilées, mais toujours savoureuses. De fait, ces touches littéraires enrichissent le texte et la psyche du personnage. Ce moine est totalement hors norme, à la fois moine, gentilhomme, Dom Juan, médecin et grand curieux…. Voici un personnage fascinant. Étrangement, son fils, Le chevalier de Volnay paraît plus effacé (oserais- je « plus fade »?) malgré son statut de commissaire, et le mystère qui le nimbe, cela ne parvient pas à rééquilibrer la balance. Je suppose néanmoins que c’est une particularité de cet opus, où notre pauvre chevalier se débat entre déceptions sentimentales et manipulations.

      Deux femmes sortent du lot dans ce roman. D’une part Violetta, personnage fantasque et enfantin, touchant par sa fraîcheur. D’autre part, dame Corvinus : une femme étonnante dont nous n’arrivons pas à percer le mystère, même au terme de l’oeuvre. Je crois qu’elle fait partie de mes personnages préférés. Je ne pourrais pas dire combien de théories mon esprit a élaboré, pour ensuite se croire sur la bonne piste, essuyer un revers, et se rendre compte avec stupéfaction que ce n’était peut être pas un revers! L’auteur joue avec nos nerfs et avec nos suppositions. Il parvient avec un innommable brio à brouiller les pistes et à tant les embrouiller que nous ne sommes plus sûrs de rien. Bref : j’adore!

      Le rythme du récit reste étonnamment lent par contre, et si je dois ajouter un bémol, ce serait celui-ci. Lorsque nous ouvrons le roman, quasiment toutes les morts ont déjà eu lieu, et, entre nos mains, il s’agit plus des enquêtes et des rouages, des rencontres et des suppositions… Pas de rythme échevelé donc. En soi, cela ne me gêne pas, mais je crois que je m’étais fait une toute autre idée de ce que je trouverai entre ces pages, d’où ma petite déception à ce propos. Ne vous attendez donc pas à des meurtres en séries. Néanmoins, la représentation de Venise et de ses institutions est parfaite! On s’y croirait. Alors, oui, les nombreuses descriptions contribuent à ralentir le rythme mais  elles installent aussi le lecteur dans un autre monde, un monde presque hors du temps d’ailleurs! Nous sommes à Venise, réellement, nous longeons les rues, écoutons les chant des gondoliers et nous nous laissons bercer par les coups de rames réguliers. L’atmosphère fantomatique des vieux cimetières et des promenades de nuit est particulièrement efficace également pour jouer avec nos impressions et pour nous troubler, nous laissant croire le temps d’un roman à une ville hantée par des vampires millénaires…

      Ainsi, je suis enchantée de ma découverte et j’ai passé un très bon moment à Venise. L’atmosphère feutrée et l’hésitation finale sont magistrales, même si le tempo reste doux. Une jolie lecture que je compte poursuivre avec… le premier tome de la série!

 

 

 

4 réponses sur « Le Carnaval des vampires, Olivier Barde-Cabuçon. »

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