Sable noir, Cristina Cassar Scalia

Sable noir est le premier roman de Cristina Cassar Scalia que je découvre. La couverture a attiré mon œil et le résumé a fait le reste! Je me suis donc lancée dans cette nouveauté des Editions l’Archipel.

Sable noir nous propose d’élucider une affaire ancienne : le corps momifié d’une femme est découvert dans une villa sur les pentes de l’Etna. Vanina Guarrasi se voit confier l’enquête qui s’avère délicate : identifier un corps vieux de cinquante ans et trouver l’assassin sera difficile. Heureusement, elle est accompagnée d’une solide équipe.

La première chose à dire, c’est que ce roman m’a fait voyager. Nos personnages sont aussi adeptes de bonne nourriture que de vérité et une multitude de plats et de spécialités italiens sont cités, ce qui m’a proprement dépaysée. A cela s’ajoute les descriptions, les lieux… Je me suis pleinement sentie en Sicile.

Dans les éléments plus sérieux, j’ai beaucoup aimé Vanina Guarrasi. C’est un personnage très humain. Elle est hantée par des démons que nous découvrons avec subtilité et pudeur, touche par touche, ce qui mime très bien le mécanisme de défense que l’on peut tous adopter (fuir et penser le moins possible à ce qui nous travaille). C’est une professionnelle haute en couleur, qui n’aime pas qu’on la flatte inutilement, qui sait s’entourer de coéquipiers efficaces. Elle a un véritable talent pour mettre à profit les qualités de chacun au service de ses enquêtes et elle est elle-même dotée de perspicacité et d’une ténacité qui sont de réels atouts.

L’enquête est terriblement savoureuse : une cold case comme je les aime! Un corps momifié, vieux de cinquante ans à qui il faut rendre justice. Une enquête faite de pièces de puzzle récupérés dans les mémoires parcellaires des anciens, un travail minutieux visant à réexaminer d’autres enquêtes, des faits troubles, écouter, réfléchir, assembler et surtout explorer aussi tous les non-dits, vérifier un soupçon grâce à un visage tendu, grâce à une ombre dans le regard. Comprendre l’humain à tout ce qu’il dit et à tout ce qu’il tait, écouter les silences plis éloquents qu’une plaidoirie et ne pas se laisser mener à la baguette. En effet, plus d’un voudrait voir notre commissaire s’arrêter, se contenter du vernis, de ce qu’on veut lui concéder, mais elle creuse inexorablement pour mettre au jour la vérité, le véritable coupable, ses motifs et par ce biais là, elle semble même mettre au jour un délicieux retournement de situation à l’ironie déchirante.

J’ai vraiment adoré l’ensemble et le rythme du récit : il n’y a ni précipitation ni temps creux. Aucun ennui n’étreint le lecteur et pour autant, il n’a pas l’impression qu’on ne moque de lui en lui offrant du grand spectacle peu crédible. Il y a un montage romanesque réellement intéressant et plaisant. L’écriture est fluide.

Ainsi, j’ai dévoré Sable noir. Je suis enchanté de ma découverte et je serai absolument ravie de suivre Vanina Guarasi dans sa prochaine enquête. Ce premier opus a tout pour plaire : une affaire captivante aux rebondissements saisissants, un rythme très bien dosé et des personnages ciselés des plus attachants. Un véritable régal!

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