Diamants de sang, James Patterson & Marshall Karp.

Diamants de sang est le premier roman que James Patterson et Marshall Karp que je lis et je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. La couverture est intéressante et elle correspond assez bien à ce que vous allez y trouver : New York, les buildings, l’argent, un hélicoptère… de quoi nous promettre des rebondissements.

Ce roman nous invite à suivre une enquête pour meurtre doublée d’un vol de bijou. En effet, Elena Travers, star du cinéma, a été tuée lorsque des criminels ont tenté de voler le magnifique collier qu’elle portait pour une avant – première. L’unité d’élité de la NYPD, le Red, prend l’enquête en main, et Kylie MacDonald n’est pas au bout de ses surprises avec son co-équipier Zach Jordan.

Le premier constat à poser est que l’écriture est particulièrement fluide et prenante. Lorsqu’on ouvre le livre, on est vite happé dans le récit. L’écriture est simple et efficace, sans fioriture. Cela en fait un moment de lecture doux et agréable, mais pas transcendant. Si vous cherchez de belles phrases ciselées, poétiques, avec une vibration, vous ne le trouverez pas ici. Dans ce roman, les choses vont à l’essentiel, sans prise de tête. Il y a des mots crus, il y a de la violence, il y a de l’action. Voilà, c’est l’équivalent romanesque d’un film d’actions qui nous emporte mais à qui nous ne demandons pas d’être un film d’Arts et d’essais. En soi, ce n’est pas gênant du tout, et franchement, j’ai passé un vrai bon moment de lecture avec ce roman. Le petit détail qui m’a chagrinée le temps que je m’y habitue, c’est la narration à la première personne : Zach Jordan raconte et explique l’avancée de l’enquête. Cela m’a un peu déstabilisée et puis, je m’y suis faite, cela fait aussi l’originalité du livre.

En terme d’enquête, il y a des rebondissements! Impossible de le nier : un braquage qui tourne mal, un commanditaire qui veut récupérer le bijou, des morts supplémentaires, une cavale, la tête pensante derrière tout ça, inattendue alors même que nous pensions avoir compris, la fuite, la course poursuite et la chute. L’ensemble est très efficace et fonctionne très bien. Les enquêteurs tournent parfois en rond, se heurtent aux mensonges des uns, à la roublardise des autres, ils supposent, réfléchissent, soupçonnent et bien entendu démasquent le véritable instigateur de tout ce drame. Ce polar a une dimension très cinématographique et très hollywoodienne, et ce n’est pas déplaisant : les balades en hélicoptère grâce à un indicateur aux mille ressources, la star assassinée… Le lecteur prend plaisir à découvrir les dessous de la jet-set, la mise en scène par les blogueurs mondains des derniers événements, les truchements pour cacher le vrai, les malhonnêtetés et les turpitudes. Les auteurs mettent en scène beaucoup de choses ici : les puissants, les profiteurs qui n’hésitent pas à user de leurs charmes pour se faire une place au soleil, sans en faire trop.

Le deuxième fil qui s’ajoute à cette enquête avec les vols récurrents dans les hôpitaux permettent de densifier l’action et de donner l’impression d’un fourmillement et d’urgence. J’ai trouvé l’effet assez réussi même si je ne suis pas tout à fait certaine que ce soit pleinement crédible. Cela a le mérite malgré tout de créer une tension puisque nous attendons de savoir ce qui se cache là-dessous et comment nos enquêteurs se sortiront de l’imbroglio politique et du sac de nœuds médiatique lié à l’actrice morte. Les deux fils de l’enquête sont donc intéressants et agréable à suivre, puisqu’ils apportent chacun quelque chose au récit.

Les personnages secondaires sont particulièrement truculents, à l’instar d’Annie Ryder, vieille femme en apparence inoffensive, mais si roublarde et si rusée qu’il ne faut pas lui tourner le dos ou la sous-estimer. Elle est l’un des personnages les plus savoureux de ce roman par son côté décalé et surprenant. Léo Basset est un personnage un peu caricatural mais qui fonctionne bien.

Le duo d’enquêteurs est sympathique, mais il ne m’a pas particulièrement séduite. Kylie MacDonald est la casse-cou du tandem, celle qui outrepasse les règles, qui gère ses soucis personnels comme des enquêtes et qui emporte tout le monde dans son sillage comme une tornade. Si elle insuffle une réelle dynamique au roman, elle n’a su éveiller aucun sentiment chez moi. Je ne l’ai pas plainte pour ses difficultés dans sa vie de couple, et sa manière cavalière de les gérer ne m’a pas non plus beaucoup émue. Le comportement de Zach Jordan face à sa petite amie et ses atermoiements ne m’ont pas non plus emballée. Finalement, cela forme un à côté qui donne corps aux personnages, mais que je n’ai pas trouvé extraordinaire ou prenant.

Ainsi, Diamants de sang est un polar agréable à lire et très prenant. Il tient ses promesses et nous offre une enquête trépidante, pleine de rebondissements. C’est une lecture fluide, qui se lit très bien, mais qui n’est pas impérissable non plus, ne vous attendez donc pas une complexité fabuleuse. En bref, cela reste une lecture – détente agréable.

2 réponses sur « Diamants de sang, James Patterson & Marshall Karp. »

    1. Si tu as envie d’un polar plus doux, oui, ça peut très bien fonctionner. Les pages se tournent aisément et on arrive à la fin, emportés par le récit. C’est une lecture très fluide. Si j’avais un reproche, c’est que justement, cela manque un peu de consistance à mon goût, mais si on a envie d’un polar à dévorer – avec un peu plus de « légèreté » pour ainsi dire, ce roman est tout indiqué.

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